Le FIA WEC effectuait sa rentrée sur le Circuit des Amériques pour Lone Star Le Mans, la sixième et antépénultième épreuve de son calendrier 2025.

 

 

Alpine Endurance Team entamait son programme vendredi dans la chaleur de l'été texan. Après trois séances d'essais libres rythmées par plusieurs drapeaux rouges avant l'arrivée des premières gouttes de pluie samedi matin. Les conditions restaient piégeuses pour les qualifications, confiées à Charles Milesi et Mick Schumacher. En pneumatiques médiums sur une piste humide, le Français se hissait en Hyperpole et obtenait la sixième position sur la grille de départ alors que l'Allemand se classait douzième.

 

 

Dimanche, la course était lancée sous le régime de la voiture de sécurité en raison de la pluie. Ferdinand Habsburg (n°35) et Frédéric Makowiecki (n°36) prenaient progressivement leurs marques. Le Français s'emparait éphémèrement des commandes durant un moment de confusion lors du changement de voiture de sécurité, mais le drapeau rouge était brandi peu après pour repositionner les concurrents.

 

 

Les débats reprenaient après plus de quarante minutes d'interruption. Après plusieurs tours d'observation, le peloton était libéré, mais la reprise était de courte durée. Placé dans le sillage de l'Aston Martin n°007, Frédéric Makowiecki partait en aquaplaning et rentrait aux stands. La réactivité de l'équipe permettait de limiter les dégâts à un tour perdu.

 

 

Sur une piste de plus en plus piégeuse, Ferdinand Habsburg glissait en dehors du top dix à la relance. Les Bleus profitaient ensuite d'une voiture de sécurité virtuelle peu après la mi-course pour installer Paul-Loup Chatin (n°35) et Jules Gounon (n°36) au volant. Malgré leurs efforts, les deux hommes étaient peu épargnés et ne parvenaient pas à regagner du terrain.

 

 

Charles Milesi (n°35) et Mick Schumacher (n°36) entraient en scène lors d'une nouvelle neutralisation à deux heures de l'arrivée. Quatorzième et dix-septième, les deux pilotes évoluaient dans des conditions plus clémentes. Plus à l'aise sur piste séchante, l'équipe voyait Charles Milesi se maintenir dans le tour du leader pour finir aux portes des points. Mick Schumacher progressait également dans la hiérarchie et terminait quinzième.

 

 

Ce résultat met fin à une série de quatre épreuves consécutives avec au moins un équipage dans les points et Alpine Endurance Team a déjà à cœur de rebondir dès le prochain rendez-vous du calendrier : les 6 Heures de Fuji (Japon) du 26 au 28 septembre.

 

 

Équipage n°35

 


Ferdinand Habsburg
« Nous avions senti un vrai potentiel en qualifications et nous espérions que les conditions météorologiques changeantes puissent jouer en notre faveur. Finalement, cela ne nous a pas aidé. Nous devons clairement trouver des solutions pour mieux gérer ce type de situations, car l'écart avec les plus rapides s'est creusé au lieu de se réduire, ce qui est frustrant. Cela dit, nous avons quand même beaucoup appris sur le comportement de la voiture sous la pluie, où nous n'avions quasiment aucune expérience jusque-là. De ce point de vue, c'est une bonne chose en vue de l'avenir. »

 


Paul-Loup Chatin
« Nous sommes forcément déçus. Nous avions montré un bon rythme tout au long des essais libres, mais ce n'était malheureusement plus le cas dans ces conditions très difficiles. Dès que l'on essayait d'attaquer un peu plus, l'erreur devenait presque inévitable. Nous avons réussi à rester en piste, mais c'était extrêmement compliqué au volant. Cela fait partie de l'apprentissage. Nous devons analyser et comprendre pourquoi nous étions autant en difficulté par rapport aux autres. C'est dommage, car j'étais confiant pour ce week-end, mais nous repartons bredouilles et il faut parfois savoir accepter. »

 

 

Charles Milesi
« Le bilan est forcément décevant compte tenu de notre position de départ et de nos performances sur le sec. Malheureusement, la pluie s'est invitée sur toute la course. Nous savions que nous avons tendance à être en difficulté dans ces conditions, mais c'était vraiment très compliqué cette fois. Nous avons toujours semblé en décalage par rapport aux équipes en tête. Il faut donc analyser et comprendre ce qui n'a pas fonctionné, car il y a clairement beaucoup de choses à améliorer. J'espère que nous retrouverons des conditions plus stables à Fuji, un circuit qui nous avait plutôt bien réussi l'an dernier. »

 


Équipage n°36

 

 

Frédéric Makowiecki
« Une fois la course véritablement lancée, nous avons immédiatement constaté que nous étions en difficulté dans ces conditions détrempées. La voiture était délicate à piloter, comme pour beaucoup, mais je pense que nous étions encore plus dans le dur que nos concurrents. Je tiens à m'excuser auprès de l'équipe pour mon erreur. Ce n'est pas le genre de situation que l'on souhaite vivre, mais la voiture m'a échappé sans véritable signe avant-coureur. Le constat reste le même à l'arrivée : nous avons souffert dès qu'il y a beaucoup d'eau. À nous désormais de comprendre pourquoi, car cela peut se reproduire plus tard dans la saison ou l'an prochain. Il faudra être forts dans toutes les conditions. »

 

 

Jules Gounon
« Je ne dirais pas que c'était une course frustrante, mais il est clair que nous devons comprendre ce qui s'est passé et pourquoi nous avons rencontré autant de problèmes d'aquaplaning. Les autres en ont eu aussi, mais il y a forcément des réponses à trouver lorsque l'on perd autant de temps au tour. C'était la première fois que nous roulions sous la pluie en conditions de course. Cela doit nous servir d'expérience pour analyser, tirer les bons enseignements et revenir plus forts la prochaine fois qu'il pleuvra. »

 


Philippe Sinault, Team Principal Alpine Endurance Team
« Le sentiment qui domine est évidemment la déception. Nous avions réalisé une belle semaine de travail, avec la satisfaction d'avoir retrouvé un bon niveau de performances. Tout s'annonçait plutôt bien, mais la pluie est venue bouleverser nos plans. Avec les outils à notre disposition, nous avions anticipé un départ sur piste humide avant un retour au sec. Finalement, la quasi-totalité de la course s'est disputée sous la pluie. La décision de lancer l'épreuve dans de telles conditions était audacieuse. Il était difficile de prévoir une telle évolution et nous étions partis avec une voiture davantage réglée pour le sec. Nous avons repris des couleurs lorsque la piste s'est asséchée, mais trop tard. Nous n'avions tout simplement pas assez de rythme dans ces conditions, et nos pilotes ont énormément souffert. Nous avons été spectateurs alors que notre ambition était d'être pleinement acteurs compte tenu du travail fourni toute la semaine. »

 

 

Nicolas Lapierre, Directeur Sportif Alpine Endurance Team
« C'était une course très difficile. Avec la n°36, nous avons connu un petit incident assez tôt qui nous a mis dans le dur. Les mécaniciens ont fait de l'excellent travail pour réparer les dégâts, mais nous avons perdu un tour et il était compliqué d'espérer quoi que ce soit à partir de là. Avec la n°35, il nous a manqué un peu de réussite et de rythme, surtout lorsque la piste était détrempée. Cela allait un peu mieux quand elle a commencé à s'assécher, mais pas assez pour jouer aux avant-postes. Nous avons tenté des choses sur le plan stratégique, mais cela n'a pas payé. Nous avons clairement souffert d'un manque d'adhérence et de rythme sous la pluie. À nous d'analyser ce qui s'est passé pour revenir plus forts. »

 


CLASSEMENTS

 

Lone Star Le Mans
1. Porsche Penske Motorsport n°6
11. Alpine Elf Endurance Team n°35
15. Alpine Elf Endurance Team n°36


Championnat du Monde d'Endurance des pilotes Hypercar
1. Calado / Giovinazzi / Pier Guidi – 115 points
13. Gounon / Makowiecki / Schumacher – 36 points
23. Chatin / Habsburg / Milesi – 12 points


Championnat du Monde d'Endurance des constructeurs Hypercar
1. Ferrari – 203 points
6. Alpine – 59 points